Exposition Mai à Cambridge : ma contribution photographe

Quand Tahiti rencontre Cambridge : quatre artistes polynésiens réinventent l'héritage de Mai

Un projet culturel d'exception auquel j'ai eu l'honneur de contribuer en tant que photographe professionnel à Tahiti.

Une exposition historique autour d'un portrait emblématique

En ce moment, au musée Fitzwilliam de Cambridge, quatre artistes polynésiens — Tahe Drollet, Miriama Bono, Hinatea Colombani et Moe Meder — participent à une exposition exceptionnelle centrée sur le portrait de Mai, premier Tahitien à avoir voyagé en Europe entre 1774 et 1776.

Ce tableau, peint par Sir Joshua Reynolds au XVIIIe siècle, a été acquis en 2023 par la National Portrait Gallery de Londres pour la somme record de 50 millions de livres (6,8 milliards de francs pacifique).

Un trésor national anglais qui trouve aujourd'hui un nouveau souffle...

Grâce à la vision contemporaine de ces artistes du fenua.

Un dialogue entre hier et aujourd'hui

Invités par Rosanna Raymond, artiste Māori reconnue et fondatrice du SaVĀge K'lub, ces quatre créateurs polynésiens ont conçu une installation multidisciplinaire qui mêle production graphique, tapa, performances, musiques et interventions poétiques.

L'objectif ?

Créer un pont visuel et sensoriel entre le Tahiti d'hier et celui d'aujourd'hui, entre Cambridge et notre fenua.

Hinatea Colombani a notamment mis en scène une activation autour d'un texte dédié à la mémoire de Mai.

Tandis que Tahe Drollet a produit spécialement pour l'exposition des motifs intégrés aux papiers peints muraux qui habillent l'espace d'exposition.

Et c'est là que j'interviens.

Crédit photo : page facebook Miriama Bono

Ma contribution : révéler l'art par la technique photographique

Mon rôle dans ce projet ?

Purement technique, mais essentiel.

Spécialisé dans la photographie de produits et packshots à Tahiti, j'ai réalisé les prises de vue précises des œuvres de Tahe — ces images qui ont permis de reproduire ses créations à grande échelle sur les papiers peints muraux de l'exposition.

Pas de mise en scène artistique de ma part.

Juste ma maîtrise de la lumière au service d'un autre créateur.

Parce que parfois, ton travail consiste simplement à valoriser ce qui mérite d'être vu.

Et c'est exactement ce que j'aime faire : mettre mon regard technique au service de projets qui portent du sens, de l'identité, de la mémoire.

Des projets qui font rayonner notre culture bien au-delà de nos récifs.

Un projet qui ouvre des portes aux artistes polynésiens

Cette exposition, parrainée par une artiste influente comme Rosanna Raymond, ouvre la voie à d'autres collaborations internationales pour ces quatre talents polynésiens.

Ils ont d'ailleurs déjà été sollicités pour d'autres expositions contemporaines dans le Pacifique.

Le portrait de Mai sera ensuite exposé pendant trois ans à Los Angeles à partir de 2026, au Getty Museum, avant son retour définitif à Londres en 2029.

Une belle occasion pour les voyageurs tahitiens d'admirer ce portrait emblématique...

Et peut-être d'apercevoir, dans les détails des papiers peints qui l'entourent, une petite contribution venue de Faa'a.

Pourquoi ce projet compte pour un photographe à Tahiti

Travailler sur des projets comme celui-ci me rappelle pourquoi j'aime mon métier.

Parce qu'au-delà des séances en couple, en famille ou pour les marques inspirées et inspirantes, il y a ces moments où ton savoir-faire technique devient un maillon d'une chaîne créative bien plus grande.

Des moments où tu ne cherches pas à briller...

Mais à éclairer le talent des autres.

Photographe à Faa'a depuis plus de 10 ans, je collabore régulièrement avec des artistes et marques polynésiennes pour des projets qui portent notre identité au-delà de nos frontières.

Et ça, c'est ce qui donne du sens à ce que je fais.

Bravo à Tahe, Miriama, Hinatea et Moe pour ce projet exceptionnel.

Fier d'avoir contribué, même modestement, à faire rayonner la création polynésienne jusqu'à Cambridge.

Photos : Miriama Bono
Crédits packshots œuvres de Tahe Drollet : Nicolas Hirigoyen

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